PANATERE, une entreprise suisse de transformation de matières premières, reconnue dans l’industrie horlogère, devient le premier acteur de son secteur à s’engager auprès de « Circular Economy Switzerland ». Misant sur une solution durable, ses productions d’acier inoxydable 100% recyclé et recyclable combinent le circuit court à l’économie circulaire, sans « mission washing ».
Synonymes d’exigences les plus strictes en matière de tradition et de précision, les secteurs de l’horlogerie et du médical riment souvent, dans le domaine de l’acquisition de matière premières, avec opacité dans la traçabilité des déchets de matières premières recyclés. La Suisse n’est pas en reste : elle est l’un des plus gros consommateurs d’Europe, avec 120 000 tonnes d’acier inoxydable par an1. Dans la continuité d’un état d’esprit responsable, PANATERE, société pionnière dans la transformation de matières premières 100% recyclés et recyclables, vient d’obtenir une accréditation répondant aux normes strictes DIN et CE.
Avec ce travail de longue haleine favorisant les circuits intégrés, les circuits courts, Panatere rejoint le mouvement « Circular Economy Switzerland ». Les résultats du travail démontrent une diminution significative de l’empreinte carbone lors de la fabrication standard d’acier secondaire.
Pour réaliser cette performance, PANATERE a su s’entourer d’une quarantaine de partenaires clés. Chacun d’entre eux ont dû respecter un strict cahier des charges, et ce, pour viser une réussite collective et humaine au cœur d’une économie positive et circulaire.Raphaël Broye, propriétaire de PANATERE, détaille les étapes de son scénario d’acier recyclé 100%. La société récupère et recycle les chutes – déchets ou copeaux – d’acier restant de la production de composants horlogers.
La première étape de sa solution consiste à trier de manière sélective, puis, compartimenter chaque nuance d’acier. Ces compartiments sont ensuite scannés – à l’aide d’un pistolet spectrométrique – afin de bénéficier en tout temps d’une traçabilité de leur composition avant mise sous scellé. Le partenaire recycleur transporte la récolte vers les hauts fourneaux de deux fonderies où ces résidus pourront être refondus. Les fonderies, situées dans un périmètre de moins de 250 km produisent cet acier secondaire.
La dernière étape reste le transport de cette fonte sous forme de lingots depuis la fonderie jusqu’au centre de stockage.La solution proposée par PANATERE est responsable et durable. Elle tend à une production d’acier recyclé réduisant de 10 fois l’empreinte carbone par rapport à un scénario standard 2. Tous ses efforts se répercutent sur le prix de la matière au kilogramme. En effet, pour faire face à la concurrence, PANATERE est soutenue par des aides publiques en faveur de l’environnement.
Elle peut ainsi proposer des prix équivalents – et moins chers dans un futur proche, grâce à la mise en place d’un standard – à des produits semblables sans le bénéfice de cet investissement socialement responsable et durable. « Des contraintes, il y en a eu, mais nous sommes surtout ravis de pouvoir évoquer les résultats certifiés obtenus » nous précise Raphaël Broye.
« PANATERE a mis plus de quatre ans pour trouver le processus global ; ainsi que la bonne formule qualitative, sans ajout de chimie, ni de minerais. En effet, nous coulons seulement 50 tonnes par nuance d’aciers et non les 200 tonnes voulu par le standard. Nous représentons 2 conteneurs par coulée, soit 14 minutes de travail, une goutte d’eau pour les aciéristes. Les conditions cadres étaient difficiles à obtenir et à superviser. Un laboratoire de test accrédité, basé à La Chaux-de-Fonds, nous a accompagné afin de pouvoir attester de la qualité de notre matière en termes de polissabilité et d’usinabilité ».
Cet acier inoxydable AISI 316L nuance 4441 recyclé 100% est ainsi réutilisable une fois son cycle de vie terminé. PANATERE combine sa production en circuit-court à une économie circulaire. Liselotte Thuring, chef de projet, est pleinement consciente du caractère systémique de l’approche défendue, et continue à voir plus large. D’ici quelques années, PANATERE ambitionne l’installation d’un four solaire industriel régional, un bien public qui serait mis à disposition d’autres industries pour pérenniser leurs activités. Ces aspirations et visions à long terme permettraient de produire en petite quantité avec une empreinte carbone très faible. En effet, une étude estime que la production d’acier au four solaire réduirait de 165 fois l’empreinte carbone par rapport à la production standard. Un levier d’action pour optimiser la gestion des déchets ainsi que d’autres applications thermiques, tout en maximisant une production durable pour les générations futures. Une forme d’investissement dans « l’économie de la vie », au nom des énergies propres.