Une réussite entrepreneuriale démarre toujours par une idée, au même titre qu’un échec. La différence se situe dans l’exécution et dans le réseau qui s’activera autour du projet pour le rendre réaliste, pour le réaliser. C’est tout l’enjeu du Challenge Watch Medtech, coorganisé par le salon EPHJ et la Fondation Inartis depuis 2018. Au programme, l’accompagnement d’entreprises dans leur démarche d’élargissement de gamme et d’activités.

Rencontrés sur le salon, les exposants ont livré leurs idées qui, enrichies de l’expérience medtech de la Fondation Inartis ont permis de créer une shortlist de projets de laquelle sont sortis 5 finalistes pour l’édition 2023. Ils auront chacun, une demi-année pour faire avancer leur projet et le soumettre au jury final qui se réunira en amont du prochain salon EPHJ.

Le premier projet lauréat est porté par la société Tritec. Active dans la fabrication de pigments fluo et phosphorescents, l’entreprise investiguera l’utilisation des pigments Swiss Super-LumiNova dans des tests d’immunochromatographie par fluorescence. Couplées à des analyseurs spécifiques ces bandelettes d’analyse par fluorescence de type sec sont basées sur le principe de détection photoélectrique. Elles sont utilisées pour le diagnostic et les tests in vitro par le personnel de laboratoire des établissements médicaux notamment.

Le second projet concerne l’impression 3D dont l’essor ne cesse de grandir dans le domaine du prototypage et de la sous-traitance horlogère pour des pièces spécifiques. Il est porté par la société 3D précision et concerne la reconstruction mammaire après chirurgie liée notamment au cancer. Le transfert de graisse ou lipofilling est en effet utilisé pour ce type d’opération mais le problème avec cette méthode, est que lorsque trop de graisse est injectée au niveau de la poitrine, elle se résorbe au fil du temps, et la patiente devra être confrontée à une nouvelle intervention chirurgicale. Afin d’éviter que la graisse soit absorbée par le corps, une poche dentelée peut être créée. Cette prothèse se résorbera naturellement dans le corps, comme des sutures. Elle peut être personnalisée, et la patiente n’a plus besoin de passer par d’autres interventions chirurgicales.

Soutenu par l’entreprise Abatec, le troisième projet a pour objectif de repositionner des stylos LED-UV actuellement utilisés pour le scellement (durcissement des colles par UV) dans le domaine de la dermatologie via le développement de lampes de Wood portatives. Utilisant la même longueur d’ondes, les deux dispositifs ont des synergies potentielles intéressantes à creuser pour le diagnostic comme pour la photothérapie.

Eposint est le quatrième finaliste de cette édition avec un projet visant à recouvrir des instruments chirurgicaux, ciseaux, pinces, forceps, tiges tubulaires, avec des revêtements à base de polyamide (Rilsan®) et de ECTFE. Ces derniers permettent une isolation électrique dans le cadre de chirurgie à haute fréquence.

Le cinquième projet est pour sa part porté par la société Polycrystal. Cette entreprise, vainqueur du Grand Prix des exposants en 2022 est la spécialiste des céramiques transparentes non poreuses avec un atout majeur, la haute pureté de leur transparence. Vouées à jaunir dans la durée, les bagues d’orthodontie pourraient bénéficier de ce matériau très intéressant afin d’offrir un sourire transparent, au fil du temps.

Cinq histoires très différentes qui bénéficieront d’un accompagnement dédié pour leur permettre de mettre des concepts, des mots et des chiffres derrière leur idée. De quoi faire avancer, un peu plus encore, le pont entre l’horlogerie et la medtech, qui ne cesse de se développer.

Juliette Lemaignen

Fondation Inartis