Après les cinq premiers mois de l’année, la branche a vu ses exportations s’établir à 8,9 milliards de francs (+4,1%).
Le président de la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH) a salué les exportations de montres en hausse en 2018 tout en se montrant confiant pour le reste de l’année 2019, lors de l’assemblée générale qui s’est tenue jeudi à Fribourg. Il a aussi fait le point sur la lutte contre les contrefaçons, notamment au Mexique et en Chine. «Les exportations horlogères ont réalisé un résultat en ligne avec les prévisions en 2018», a souligné Jean-Daniel Pasche, président de la FH. En douze mois, l’horlogerie suisse a exporté l’équivalent de 21,2 milliards des francs, soit une progression de 6,3% par rapport à 2017.
L’année 2019 a bien démarré: après cinq mois, la branche a vu la valeur de ses exportations s’établir à 8,9 milliards de francs (+4,1%), portées par une augmentation massive des exportations vers le Royaume-Uni. «Malgré l’incertitude qui plane sur certains facteurs économiques ou politiques, les perspectives pour l’année 2019 restent favorables». Parmi les défis de la profession, Jean-Daniel Pasche a noté «la baisse tendancielle du nombre de montres, qui s’est accentuée depuis l’été 2018». La branche a effectivement enregistré un recul des volumes de 2,3% l’an passé, à 23,7 millions de garde-temps. Rien qu’en mai 2019, le nombre de pièces exportées a chuté de 9,3%. Le président a aussi souligné que «l’influence chinoise porte, entre autres, sur l’évolution qualitative et quantitative du marché du luxe, le développement du tourisme et tout le canal du ’travel retail’, les nouveaux modes de consommation ou les manières de communiquer».
Lutte contre les contrefaçons
La FH a aussi mis en avant sa lutte contre les contrefaçons. A propos de la Chine, troisième marché d’exportation de la branche, «des collaborations existent déjà avec les autorités et des saisies de fausses montres ont lieu régulièrement (…) Cependant il reste encore beaucoup à faire». Autre cible, «le premier marché d’exportation en Amérique latine pour l’horlogerie suisse». Soit le Mexique, «très prisé des contrefacteurs qui inondent le pays en contrefaçons constituant des copies de modèles suisses ou arborant illicitement le label Swiss made», a souligné M. Pasche. L’an dernier, la FH a mis sur pied un séminaire de formation pour 140 fonctionnaires fédéraux afin qu’ils puissent «cibler et d’identifier les fausses montres suisses».
En plus du Mexique, la FH a «concentré ses efforts» sur l’Angleterre (Gatwick), l’Arabie saoudite (Jeddah), les Pays-Bas, le Chili et l’Espagne (Alicante). La faîtière a aussi plaidé pour un accord de libre-échange «de large portée» avec le marché commun du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay). Il compte 260 millions d’habitants et pèse 3,6% du PIB mondial et représente un marché d’un peu plus de 90 millions de francs d’exportations horlogères suisses. Elle souhaite qu’il soit «ambitieux notamment en matière d’accès aux marchés (suppression des droits de douane, élimination des obstacles techniques au commerce) ainsi que de protection des droits de propriété intellectuelle (marques, modèles, indications de provenance)». Tout particulièrement au Brésil et en Argentine, où l’accès demeure particulièrement compliqué et cher.
De même, la FH plaide pour la réduction voire la suppression des droits de douane applicables aux montres terminées en Chine. Dans son rapport d’activité 2018, elle rappelle que la Suisse exporte vers la Chine par exemple «des métaux précieux, de la bijouterie et des montres (…) Elle importe des machines, des produits textiles, des produits chimiques de base et des produits horlogers». En 2018, la FH a perdu huit membres, «en général à cause de difficultés financières ou de cessations d’activités», tout en accueillant dix nouveaux membres, portant le nombre de membres directs à 246. – (awp)