L’Unesco a inscrit les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Cette inscription met en valeur une tradition vivante «emblématique » de l’Arc jurassien franco- suisse. Les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art comprennent l’artisanat horloger situé le long de l’Arc jurassien, de Genève à Schaffhouse, de Bienne (BE) à Besançon, relève
mercredi l’Off ice fédéral de la culture (OFC). Ils incluent aussi la fabrication d’automates et de boîtes à musique, caractéristique de la région de Sainte-Croix (VD).
La candidature portée par la Suisse a été considérée comme «exemplaire» par l’Unesco. Elle met en évidence l’importance du patrimoine culturel
immatériel dans un espace transfrontalier, souligne le communiqué. A la croisée des sciences, des arts et de la technique, ces savoir-faire «conjuguent des compétences individuelles et collectives, théoriques et pratiques, dans le domaine de la mécanique et de la micromécanique», poursuit le communiqué.
Dans cet espace franco-suisse, une grande diversité d’artisans, d’entreprises, d’écoles, de musées et d’associations valorisent et transmettent ces
techniques, à la fois traditionnelles et tournées vers l’innovation. S’ils ont avant tout une fonction économique, ces savoir-faire ont aussi «façonné la
réalité sociale quotidienne des régions concernées ainsi que son architecture et son urbanisme». Cette reconnaissance montre également la complémentarité et la continuité entre les patrimoines immatériels et matériels, relève l’OFC. Ce dernier rappelle que l’urbanisme horloger des villes neuchâteloises de La Chaux-de-Fonds et du Locle a été inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco en 2009.
Parmi les atouts ayant joué en faveur de cette inscription, le canton mentionne «la densité incomparable du réseau d’artisans et de fabricants,
les liens de la candidature avec l’urbanisme horloger de La Chaux-de-Fonds et du Locle, ou encore l’activité de plusieurs institutions patrimoniales dédiées
à l’horlogerie». Une exposition photographique conjointe du Musée international d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds et du musée du Temps de Besançon propose dès à présent aux visiteurs de découvrir les contours et les enjeux de cette inscription.
Soumise en mars 2019, la candidature, portée par la Suisse en collaboration avec la France, a été préparée par l’OFC avec un groupe de pilotage binational.
Celui-ci regroupe des artisans, des formateurs, des représentants de musées et de collectivités territoriales françaises.
Des mesures de sauvegarde y ont été proposées, presque toutes transfrontalières. Elles concernent les domaines de la documentation, de la formation et de
la transmission ainsi que de la sensibilisation et de la valorisation, relève l’association arcjurassien.ch, qui regroupe les cantons de Berne, Jura, Neuchâtel
et Vaud. La mise en oeuvre des premières mesures de sauvegarde a d’ores et déjà démarré, grâce au projet «Arc horloger», piloté côté suisse par arcjurassien.ch. Il permettra de mettre en valeur l’inscription et de pérenniser la coopération transfrontalière horlogère par la création d’une instance commune de coordination, par le renforcement du dialogue entre les acteurs de la formation, ou encore par la mise en ligne d’un portail d’orientation documentaire