Un projet pour générer un tissu de foie coordonné par le CSEM

Un consortium européen s’apprête à développer, sous la coordination du CSEM, une plateforme d’ingénierie tissulaire capable de générer un tissu de foie.

Un consortium européen va développer une plate-forme d’ingénierie tissulaire automatisée et standardisée capable de générer un tissu de foie. Les travaux sont coordonnés par le Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM) à Neuchâtel.

Le projet européen Organtrans, financé dans le cadre du programme H2020, concerne une solution « disruptive » capable de réaliser des structures d’organes à base de tissus élaborés par impression 3D, a indiqué mardi le CSEM. Les huit membres du consortium développeront ensemble une plate-forme automatisée et standardisée.

Celle-ci est destinée à l’élaboration et à la maturation de tissus qui fourniront aux patients atteints d’insuffisance hépatique terminale (IHT) une alternative aux transplantations d’organes en provenance de donneurs.

Les organoïdes, ou microtissus, sont en train de bouleverser la médecine personnalisée, grâce à leur potentiel thérapeutique hors du commun en matière de modélisation des maladies, d’essais de médicaments ou de remplacement d’organes, précise le communiqué.

Médecine régénérative

Le projet capitalisera sur les avancées en médecine régénérative. Il s’agira de développer une chaîne de valeur complète qui fournira les outils réglementés nécessaires à l’élaboration d’une structure hépatique complexe sûre et ainsi passer à l’étape de l’application clinique.

Il existe un besoin manifeste d’alternatives innovantes aux dons d’organes, et les organoïdes font partie de la solution, relève le CSEM. Dans le cadre des objectifs du projet, les patients souffrant d’IHT, qui ont encore du tissu hépatique résiduel sain, seront éligibles.

Ils subiront un prélèvement de cellules souches adultes. Celles-ci seront isolées, puis auto-organisées en organoïdes, assemblées par impression, et maturées dans un bioréacteur combiné, le premier du genre au monde.

Sécurité avant tout

« L’expertise du consortium est telle que nous sommes capables de combiner au sein de la même plate-forme différents environnements nécessaires au biomimétisme et à l’assemblage autonome des cellules, deux éléments essentiels et indispensables à la création par bioingénierie d’une structure hépatique saine et sans risque », explique Gilles Weder du CSEM, cité dans le communiqué.

Selon lui, la démarche constitue une performance « tout simplement » unique. Répliquer un organe aussi complexe que le foie ne constitue pas une sinécure, et la sécurité des patients passe avant tout.

Outre la création d’une alternative au don d’organe, un autre avantage du projet est son aspect personnalisé. En utilisant et amplifiant les propres cellules souches du patient pour reconstruire le foie, les risques de rejet de l’organe transplanté sont réduits.

Grâce à son expertise reconnue dans le domaine des sciences de la vie, d’essais de médicaments et de médecine régénérative, l’institut neuchâtelois estime être le candidat tout désigné pour coordonner la transformation de la science en solutions révolutionnaires pour la santé humaine. (ats)

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