Les effectifs des usines ont plongé de 7% en un an. La reprise et le «Swiss made» stopperont les licenciements promet la Fédération horlogère.
«L’emploi va se reprendre grâce au redémarrage des exportations et aux nouvelles exigences du «Swiss made», a indiqué Jean-Daniel Pasche, président de la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH) en marge d’une assemblée générale qui se tenait jeudi matin à Genève.
Sur le front des ventes de montres – qui ont connu plus de deux ans de chute – la «voix» du secteur indique que les montants encaissés sur les cinq premiers mois de 2017 ancrent un peu plus la prévision «d’une année marquée par la stabilité». Les ventes de montres suisses pourraient donc ne plus baisser, alors qu’elles avaient plongé de plus de 9% en 2016. «Il y a de grandes variations – mars était positif, avril négatif avant une amélioration en mai – mais nous restons confiants», appuie Jean-Daniel Pasche. Ce dernier note une amélioration sur le marché clef de Hongkong, tandis que les ventes en Chine continental repartent depuis presque un an.
Cette sortie du tunnel permet d’espérer la fin des réductions d’emploi. Selon les chiffres publiés mardi par le patronat horloger, les effectifs de l’ensemble secteur ont diminué de près de 2000 postes l’an dernier pour s’établir à 56 802 emplois. Sur ce total, 10 000 collaborateurs travaillent à Genève et 5700 dans le canton de Vaud. Près de la moitié sont étrangers – frontaliers ou résidants dans la Confédération.
Le décompte, autrement plus crucial des seuls employés de production dans les usines montre que plus de 7% de leurs postes ont été supprimés en 2016, les faisant passer sous la barre des 40 000 collaborateurs. Et cela ne dit rien des milliers de contrats d’intérimaires qui n’ont pas été renouvelés depuis longtemps.
A titre de comparaison, lors de la crise financière de 2009 – qui avait provoqué un effondrement de 20% des ventes de montres – le secteur avait biffé 5000 emplois en quelques mois. Mais les réembauches avaient suivi dès l’année suivante. «On avait été surpris de créer 10 000 emplois entre [fin] 2009 et 2015», admet Jean-Daniel Pasche.
Ce dernier estime que le renforcement des critères du «Swiss made», qui entre progressivement en vigueur depuis le début de l’année sera favorable à l’emploi. «On constate déjà des rapatriements en Suisse de certaines opérations», témoigne le président de cette fédération de près ‘un demi-millier d’entreprises. Désormais 60% de la valeur de l’ensemble de la montre doit être fabriquée en Suisse. A l’origine, la fédération des horlogers militait pour 80%. A l’issue d’un processus parlementaire épique nécessitant plus de vingt votes, un compromis moins sévère avait été entériné – à une voix près – il y a quatre ans au Conseil des Etats.